Citation de Pablo Neruda

jeudi 27 décembre 2012

SONNET LXXXI

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PHOTO DE COUVERTURE DU LIVRE « FUE TAN BELLO VIVIR CUANDO VIVÍAS » (IL FUT SI BEAU VIVRE QUAND TU VIVAIS) A ÉTÉ L'UN DES DERNIERS VERS DU POÈME « FINAL » QUE PABLO NERUDA A ÉCRIT AVANT DE MOURIR EN 1973, ET QUI MAINTENANT SERT COMME TITRE À PRÉSENTER LE LIVRE QUI REPASSE LA VIE DE MATILDE URRUTIA. LE LIVRE DE DARIO OSSES A ÉTÉ PUBLIÉ À L'OCCASION DU CENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE MATILDE TROISIÈME ET DERNIÈRE ÉPOUSE DU POÈTE CHILIEN MAI 2012. PHOTO FUNDACIÓN PABLO NERUDA




81

Mienne, que ton sommeil repose en mon sommeil. 
Amour, douleur, travaux, c'est l'heure de dormir. 
Et dans la nuit tournant sur ses roues invisibles 
comme l'ambre endormi contre moi tu es pure. 

Nulle autre, amour, ne dormira avec mes rêves. 
Tu iras, nous irons, sur l'eau du temps, ensemble. 
Et dans l'ombre avec moi nulle autre voyageuse 
que toi, lune et soleil, toujours mon immortelle. 

Ouvertes sont tes mains et leurs poings délicats, 
de doux signes sans but en sont déjà tombés 
tes yeux se sont fermés comme deux ailes grises. 

Que filent leur destin la nuit, le vent, le monde, 
moi je ne suis en toi que cette eau qui m'emporte 
et sans toi je ne suis rien de plus que ton rêve. 



Pablo Neruda, « SONNET 81 » ( Soneto LXXXI ) dans « La Centaine d'amour » [1995], page 179. Traduction de l'espagnol par André Bonhomme et Jean Marcenac. Édition bilingue, 252 pages sous couv. ill., 108 x 178 mm. Collection Poésie/Gallimard (No 291), Gallimard -poes. ISBN 2070328929.


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