Citation de Pablo Neruda

mercredi 3 septembre 2014

LE CHILI CÉLÈBRE L'ARRIVÉE DU WINNIPEG, BATEAU AFFRÊTÉ PAR PABLO NERUDA


Ce fut seulement une fois arrivé à Paris, explique-t-il à l'AFP, dans une France pas encore tout à fait en guerre, qu'il lut dans le journal que le consul pour l'immigration espagnole Pablo Neruda organisait des entretiens au consulat. Ceux-ci impliquaient des réfugiés espagnols dans l'optique de les emmener de l'autre côté de l'Atlantique, au Chili.


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L'ARRIVÉE DU WINNIPEG À VALPARAISO
 BIBLIOTECA NACIONAL DE CHILE

Victor Pey s'est alors retrouvé face au poète qui prenait ses notes dans un carnet : « J'ai cru que c'était perdu d'avance, parce que l'entretien avec Neruda n'a pas été très chaleureux, mais au bout de dix jours j'ai reçu un avis nous demandant d'embarquer immédiatement sur le Winnipeg, à Trompeloup (Gironde). »

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RÉFUGIÉS ESPAGNOLS DANS LE  BATEAU WINNIPEG  DANS
LE PORT DE TROMPELOUP PRÈS DE BORDEAUX, 1939.
  PHOTO IONE ROBINSON     
 
Mercedes Corbato, également du voyage, se rappelle que le voyage s'est organisé alors que ces réfugiés n'avaient pas d'autorisation pour vivre en France. Leur crainte était d'être déportés. Pour elle et les quelques 2.200 pêcheurs, paysans, ouvriers, intellectuels, anciens militaires, et jeunes enfants, « cela a été un grand bonheur de pouvoir monter dans ce bateau, qui allait nous amener vers la liberté ».

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L'ARRIVÉE DES RÉFUGIÉS ESPAGNOLS
À VALPARAISO
Pour atteindre cette liberté, il aura fallu 30 jours de voyage. Dans l'embarcation de 4.500 tonnes, les cales ont été aménagées avec des matelas ainsi qu'une cantine. Et le 3 septembre 1939, le Winnipeg arrivait finalement à bon port. Même si l'embarcation allait être détruite par l'armée nazie lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, selon l'historien espagnol Mario Amoros.

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JEUNE PASSAGÈRE DU BATEAU WINNIPEG  
DANS LE PORT DE TROMPELOUP,  1939.
PHOTO  PHOTO IONE ROBINSON     
 
Victor Pey raconte que les réfugiés sont « arrivés à la tombée de la nuit au port de Valparaiso, et, la première chose que l'on a vue, c'était très joli, les collines de Valparaiso toutes illuminées. Le jour suivant, la majorité des voyageurs a pris un train pour Santiago, la capitale, où une foule de gens nous a reçus avec beaucoup de tendresse ». Une grande partie d'entre eux aurait alors trouvé du travail rapidement.

Mais si certains allaient finir leur vie au Chili, d'autres dûrent fuir encore. Car avec le coup d'Etat d'Augusto Pinochet, en septembre 1973, certains sympathisants de la gauche déchue de Salvador Allende se sont à nouveau exilés. Dans ses mémoires, Pablo Neruda évoque cet épisode humanitaire comme « la plus noble mission accomplie dans ma vie ». Pour Victor Pey, c'est aussi « ce qui a permis que je garde ma vie, mon travail et ma dignité ».

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